Le « Poinct de tulle » ou Dentelle de Tulle se fait de la manière suivante :
Des points de broderie sont exécutés à l’aiguille sur un réseau en fil très fin. Ce réseau à mailles carrées de 1,8 à 2,5 mm nouées aux quatre angles est exécuté par les dentellières à l’aide d’une navette et d’un moule cylindrique servant à calibrer les mailles. Actuellement, on connaît 7 points de broderie aux noms évocateurs : le grossier, le picot, la rosette, le respectueux, le point d’esprit, le pénitent et le cordonnet.
L’histoire se veut désormais, non plus un art mais une science. Elle se fait en outre thématique. Le jour où elle s’intéressera au thème de la dentelle, elle aura fort à faire car chaque dentelle a son histoire. Celle du poinct de Tulle est particulièrement singulière.
Au cours du Moyen-Age
On voit la dentelle, cet entrelacs de fils sans support, aéré et transparent, accompagner la riche broderie dans les ornements liturgiques.
Mais quand, en 1547, Henri II épouse Catherine de Médicis, la dentelle fait son entrée dans le domaine profane et s’installe à la cour, puis dans les villes, dans les bourgs, dans les campagnes et jusque dans notre Massif Central autour de deux centres : Le Puy-en-Velay à l’est, Aurillac à l’ouest.
La région du Puy pratiquait depuis longtemps, depuis les pèlerinages qui cheminaient entre N.D.du Puy et St.Jacques de Compostelle, la dentelle aux fuseaux, cette technique venue d’Espagne par les Maures et largement diffusée jusque dans les Pays-Bas espagnols. L’article de Nicole Ovaere “le Cluny” dans le dernier bulletin de l’O.I.D.F.A. reconnaît dans le Puy-en Velay l’origine des diverses dentelles aux fuseaux en France.
Autour d’Aurillac, à la frontière du Limousin et de l’Auvergne
On utilisait le support du «rozel», le filet qui servait à la chasse, à la pêche et à la préparation de la fourme (le fromage). On avait appris à le broder au simple point de reprise (le toilé) en suivant un modèle à points comptés.